Il était une fois l’Orient-Express
IMA, Il était une fois l’Orient Express, du 4 avril au 31 aoûtpar Mme Clemente-Ruiz, Directrice du département des expositions à l’Institut du Monde Arabe.
Du 4 avril au 31 août 2014, l’IMA évoque, de la manière la plus tangible qui soit, le train de légende que l’Orient Express est resté dans nos imaginaires : mélange de luxe, d’exotisme, d’excitation du voyage et des découvertes comme des différences qu’il offre aux regards des intrépides.
Combien d’écrivains nous l’ont raconté, ce train fabuleux, ajoutant les uns après les autres à la séduction et à la fascination qui bâtissent les mythes. Graham Greene, Lawrence d’Arabie, Mata Hari, Agatha Christie, Joseph Kessel, Colette ou Ian Flemming. Combien d’espions parmi eux… James Bond lui-même, leur saint patron, voyagera à son bord en galante compagnie. Nous le voyons sur la douzaine d’écrans qui déroulent la géographie et les trajectoires de l’Orient Express.L’Orient Express naquit à la fin du XIXe siècle de l’esprit inventif de Georges Nagelmackers… un peu inspiré des wagons américains Pullman. C’est cet homme d’affaires belge qui imagina ce palace théâtral sur boggies, avec son wagon restaurant, ses décors si cossus et ses sleeping cars.
Le trajet : Paris, Vienne, Istanbul, Téhéran, Le Caire, Bassora, Bagdad était à l’époque une gageure. Faire traverser à un train ces frontières, ces pays, et même de lui faire enjamber le détroit du Bosphore, et de le faire passer d’un continent à l’autre. Seuls changeaient les locomotives, les mécaniciens et les chauffeurs. Quant à l’idée que les voyageurs puissent voir ainsi défiler tant de paysages d’une position aussi confortable… faisait rêver tout simplement. D’autant que l’orientalisme avait déjà échauffé les imaginations et les envies…..
Le voyage inaugural eut lieu en 1883, le 5 juin, et le Figaro écrivait que grâce à lui « Le Bosphore (était) devenu une banlieue de la Seine ». Il y eut des changements de noms (il s’appelait à ses débuts et jusqu’en 1911 L’Express Orient…), d’itinéraires, la Guerre froide lui fut glaciale, et son trafic vers Istanbul devait s’interrompre en 1977.
Dans ce chef-d’œuvre de luxe sur rails, véritable palace, les plafonds étaient en cuir repoussé de Cordoue, les bas-reliefs en cristal de Lalique, les tapisseries, de la manufacture des Gobelins, les boiseries de palissandre et d’acajou, les rideaux d’un délicat velours de Gênes. Ajoutez à cela de l’argenterie, bien sûr, de précieuses nappes et des verres fins en cristal, et le décor paraît bien en place pour séduire les plus difficiles.
Et l’Orient Express vivra ainsi de 1883 à 1956 au rythme tranquille de sa vitesse 55km/h, de ses traversées européennes, des relations entre l’Orient et l’Occident, du fracas des conflits, des empires fatigués et de la modernisation du Moyen-Orient.La visite de l’exposition commence par un quai de gare reconstitué sur le parvis de l’IMA, avec la surprise (même en le sachant, cela reste une surprise…) d’une locomotive, de trois voitures, ainsi que d’un wagon-restaurant, que vous traverserez et visiterez pour de vrai avec des mises en scène restituant quelques ambiances et scénettes vraisemblables.
Par de grandes malles géantes métamorphosées en vitrines, l’aventure de l’Orient Express évoque comme des rêves éveillés les fabuleuses escales de son parcours, Londres, Paris, Venise, Istanbul, Alep, Damas, Beyrouth, Le Caire.
En réduisant les distances, l’Orient Express nous a rendu le Proche-Orient… plus proche encore, et ses élites et notables ont pu visiter l’Europe dans des conditions confortables.
SOURCE : Il était une fois l’Orient Express, du 4 avril au 31 août sur http://www.evous.fr/Incroyable-L-Orient-Express-est-stationne-devant-l-IMA-Une-exposition-a-voir