Hokusai, le fou de peinture

« Derrière La Vague se cache un génie absolu. L’exposition historique que le Grand Palais consacre à Katsushika Hokusai (1760-1849) replace son œuvre dans un contexte chronologique très pédagogique, faute d’être original.
Considérées comme des trésors nationaux au Japon, les œuvres très populaires d’Hokusai sont également très demandées dans le monde. Ce qui a poussé musées et collectionneurs japonais à édicter des règles drastiques de prêt. A ce titre, l’exposition du Grand Palais pourrait bien être la dernière occasion de voir ces œuvres réunies ailleurs qu’au Japon.

La vague qui cache la forêt
Le Grand Palais s’attend ainsi à une affluence record. Les Français, depuis la fin des années 1850, ont été fascinés par les estampes d’Hokusai. Hélas, à part la première salle de l’exposition, l’influence et la postérité du maître japonais, sans doute l’artiste nippon le plus célèbre à l’étranger, sont peu abordées, ni la «vague» du japonisme chez les artistes français.
«Hokusai est à la fois très connu et méconnu ici, constate Seiji Nagata, commissaire de l’exposition et spécialiste mondiale de l’œuvre d’Hokusai. Ses estampes dites «du monde flottant» sont très célèbres mais le grand public ignore le parcours de cet artiste unique en son genre.»
Une classe au dessus
La stature d’Hokusai au Japon est également difficile à cerner. «Il y a une ambiguïté, analyse Seiji Nagata. Il a connu le succès avec des estampes ou des dessins qui sont des genres considérés comme mineurs au Japon.»
«Aujourd’hui, il est reconnu comme un grand maître par de nombreux spécialistes, et est très populaire aussi, chez les jeunes artistes notamment. Mais l’Etat japonais n’a classé que trois œuvres d’Hokusai au rang de patrimoine national.»

Une biographie complexe
Il n’y a pas que la postérité d’Hokusai qui soit floue. Sa vie l’est tout autant. La présentation chronologique de l’exposition met en avant les différentes vies de l’artiste qui, à plusieurs reprises, a renoncé à ses noms.
«Hokusai est un artiste à la carrière unique et difficile à retracer, explique Seiji Nagata. Il n’a pas seulement changé six fois de nom, il a également changé de domicile à 93 reprises dans sa vie. Chaque fois, il voulait entamer une nouvelle vie de peintre, changer de style ou de sujet. Hokusai avait une vision radicale et révolutionnaire du travail d’artiste. Voilà pourquoi il est, aujourd’hui encore, si difficile à cerner.»

Source : http://www.20minutes.fr/culture/1453079-20141001-hokusai-grand-palais-tresor-national-inscrit-patrimoine-japonais