Rodin. L’exposition du centenaire
Exposition au Grand Palais du 22 mars au 31 juilletpar Madame Sandrine Faucher, Historienne de l’Art, Conférencière Nationale agréée par le ministère de la Culture
En savoir plus« À l’occasion du centenaire de la mort d’Auguste Rodin (1840-1917), le musée Rodin et la Réunion des musées nationaux Grand Palais s’associent pour célébrer l’artiste. L’exposition met en évidence l’univers créatif de Rodin, ses rapports avec le public et la manière dont les sculpteurs se sont appropriés son esthétique. Riche de plus de 200 œuvres de Rodin, elle comprend aussi sculptures et dessins de Bourdelle, Brancusi, Picasso, Matisse, Giacometti, Beuys, Baselitz, Gormley… et renouvelle le regard porté sur ce géant de la sculpture.
Auguste Rodin, comme Monet, a connu et connaît toujours une célébrité mondiale. A chaque génération, il a fasciné le public. Nombreux furent les artistes à se mesurer à son esthétique, s’en inspirant ou en prenant le contrepied. Rodin explore toutes les facettes de la sculpture : de l’assemblage à la figure partielle en passant par le collage, pratiques reprises par Matisse et Picasso. Son usage du dessin devance les grands expressionnistes germaniques, son rapport à la photographie annonce celles de Brancusi ou de Moore.
L’exposition présente son œuvre et les mutations du regard qu’elle a engendrées.
Rodin, la force de l’expression
A partir des années 1880, Rodin est salué comme celui qui a rendu vie la sculpture : « de conventionnelle, la sculpture s’est faite expressive ». Le corps fournit le vocabulaire des passions humaines, un expressionnisme rodinien s’impose. C’est aussi la période des « dessins noirs » – peu connus, peu vus – qui nourrissent l’univers de sa future Porte de l’Enfer.
Les collectionneurs prennent sa défense. Lui-même sait, dès cette époque, jouer de tous les moyens mis à sa disposition pour construire sa carrière : collectionneurs, presse, expositions, dans un Paris, où le marché de l’art est en pleine expansion, pour construire sa carrière. Les jeunes sculpteurs comme Bourdelle, Lehmbruck, Gaudier-Brzeska, Brancusi, ont tous une période rodinienne.
Rodin expérimentateur
L’exposition de son œuvre, que Rodin organise à Paris en 1900 en marge de l’Exposition Universelle, le place au premier plan de la scène artistique. Il y montre un aspect inédit de son travail à travers des séries d’œuvres en plâtre – son matériau de prédilection : matière immaculée faite pour cet art de la lumière et de l’espace.
L’exposition de 1900 révèle un processus de réinvention permanente, fondamentalement expérimental.
L’artiste assemble parfois des éléments incongrus, procède par répétition, fragmente les formes, repense l’insertion des sculptures dans l’espace.
Le succès rencontré implique une multiplication des versions, toutes différentes, le sculpteur faisant à chaque étape évoluer sa pensée. Bourdelle, Matisse, Brancusi ou Picasso ancrent leurs premiers travaux dans sa pratique. »
Extrait de la publication du » Service Presse de la Rmn-GP »