Oskar Kokoschka. Un fauve à Vienne
Musée d'Art moderne de la Ville de Paris :: 23 septembre 2022 - 12 février 2023Jérôme Buisson
En savoir plusC’est un nom auquel les Parisiens n’ont pas été habitués mais qui cache pourtant un héritage hors du commun. L’enfant terrible de Vienne, Oskar Kokoschka, élève de Gustav Klimt et peintre expressionniste de renommée internationale, n’avait encore jamais fait l’objet d’une telle exposition dans la capitale. C’est désormais chose faite avec le Musée d’Art Moderne de Paris qui lui rend un sublime hommage à travers la sélection unique de plus de 150 toiles significatives de son œuvre.
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« Une explosion dans un jardin ». Voilà l’effet que fait Oskar Kokoschka, selon l’analyse de l’historien Carl Emil Schorske, lorsqu’il débarque, comme une tempête, au début de XXe siècle sur la scène artistique viennoise.
« Soutenu par Gustav Klimt, il connaît très tôt le succès au sein du milieu artistique viennois, influence le jeune Egon Schiele et accède à la reconnaissance internationale plus tard, à l’issue des deux terribles conflits mondiaux », analyse Dieter Buchhart, l’un des trois commissaires de cette rétrospective qui confesse avoir découvert l’art à travers Kokoschka.
Avec un certain sens de la provocation, le peintre, écrivain, dramaturge et poète, s’improvise portraitiste officiel de la société viennoise du début du siècle dernier, exprimant l’intensité des états d’âmes de son époque dans une série de toiles violentes aux couleurs vibrantes(…) l’artiste dessine au cours de sa fructueuse carrière les contours d’une Europe enflammée, condamnée aux pires des châtiments avant de pouvoir renaître de ses cendres.
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A l’arrivée du régime nazi dans les années 1930, il voit ses œuvres confisquées, considérées par les autorités comme “dégénérées”, et il est contraint à l’exil. Il ne cessera pas de peindre pour autant : témoin d’une époque trouble, déchirée par la guerre et la montée du fascisme, Oskar Kokoschka a fait de sa vie et de son art un combat pour la liberté.
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Le parcours, décapant du début à la fin, mérite de s’accrocher face à sa peinture toujours renouvelée et jamais tiède, parfois rebutante, et qui court le long de sept décennies bien remplies (il est mort quasi centenaire), réunissant près de cent soixante œuvres, moitié peintures, moitié arts graphiques.
A signaler : « Oskar Kokoschka, dans les tourments de l’histoire » sur Arte.tv