Arts et Loisirs
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Claude Monet (1840-1926). - Champ de coquelicots, 1873. - Huile sur toile. - Musée d'Orsay, Paris. - Source : Wikimedia Commons
Conférence 14 mai - LE CARRE - 14H15

Paris 1874 : Inventer l’impressionnisme

Exposition du 26 mars 2024 au 14 juillet 2024 au Musée d'Orsay

par Paul Guillon

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_Il y a 150 ans, le 15 avril 1874, ouvre à Paris la première exposition impressionniste. « Affamés d’indépendance », Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissarro, Sisley ou encore Cézanne ont décidé de s’affranchir des règles en organisant leur propre exposition, en dehors des voies officielles.

https://www.musee-orsay.fr/fr/agenda/expositions/paris-1874-inventer-limpressionnisme

Pour la première fois, des peintres, constitués en société anonyme coopérative, ont en effet décidé eux-mêmes de ce qui valait d’être montré au public en se passant des services d’un marchand et en défiant, surtout, le Salon des artistes qui se tient ce même printemps, et comme chaque année, au palais des Champs-Élysées.(…)Pendant quatre semaines, ils vont donc pulvériser, du moins pour certains d’entre eux, les canons de l’« art officiel ».

L’entreprise est assez radicale pour attirer pas mal de journalistes et écrivains, dont la plupart – comme Émile Zola – sont à vrai dire déjà des soutiens de la petite bande.Mais parmi les plumes qui recensent l’événement, l’article railleur de Louis Leroy dans le Charivari invente ce terme d’« impressionnistes » repris quatre jours plus tard par le critique d’art Jules-Antoine Castagnary, qui, dans  Le Siècle, en donne cette fois une définition élogieuse : « Ils sont impressionnistes en ce sens qu’ils rendent non le paysage, mais la sensation produite par le paysage »

https://www.lepoint.fr/culture/exposition

Ces rebelles délaissent majoritairement les sujets mythologiques ou bibliques au profit de la représentation de la vie moderne. Ils se plantent en plein air devant le paysage, observent une société urbaine en pleine mutation industrielle et sociale: le développement du chemin de fer, les travailleurs (blanchisseuses, repasseuses), l’essor des loisirs (bals, spectacles, courses de chevaux). Leur palette répond à la phrase de Baudelaire dans « le Peintre de la vie moderne » (1863) : « La modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable. »

https://www.nouvelobs.com/culture/

C’est ce coup de gong dans l’histoire de la peinture, ces quatre semaines qui sont au fond l’acte de naissance de l’impressionnisme, que le musée d’Orsay entreprend aujourd’hui, avec le concours de la National Gallery of Art de Washington, de nous raconter. Une exposition sur une exposition, donc, un genre de fascinante mise en abyme.

Et c’est tout le sel de cette puissante démonstration que d’interroger le visiteur d’aujourd’hui. En 2024, à Paris ou ailleurs, l’histoire de l’art est aussi en train de s’écrire et, peut-être loin des biennales et des collections officielles, de se réinventer : qui d’entre nous sera capable de le voir ?

https://www.lepoint.fr/culture/

A SIGNALER : En parallèle de l’exposition événement « Paris 1874. Inventer l’impressionnisme », le musée d’Orsay présente une expédition immersive intitulée « Un soir avec les Impressionnistes ».

Egalement : « 1874, la naissance de l’impressionnisme » Sur Arte.tv