Le trompe-l’oeil, de 1520 à nos jours
Exposition du 17 Octobre 2024 au 2 mars 2025 au musée Marmottan Monetpar Christian Monjou
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Des fausses images circulent beaucoup sur réseaux sociaux, au point qu’on ne s’en étonne plus. Mais il y a quatre siècles, des peintures qui donnent le change sont considérées comme des chefs-d’œuvre, car justement elles arrivent à nous tromper.
https://www.idfrance.paris/experience/fr/exposition-temporaire-trompe-l-oeil.html
Le Musée Marmottan-Monet met au défi nos perceptions de la réalité avec cette exposition en trompe-l’œil régie par l’illusion. De Zeuxis – qui aurait peint à l’Antiquité des raisins si réalistes que les oiseaux tentaient de les picorer – à Pistoletto, les artistes réunis ici nous rappellent que l’art est un jeu subtil entre vérité et tromperie, une danse complexe où chaque pas est calculé pour émerveiller et déstabiliser.
https://www.arts-in-the-city.com
Pourquoi, de manière presque systématique, le trompe-l’œil nous séduit-il immédiatement ?
« Il inspire en même temps doute et certitude lors d’un réajustement continu du regard et de l’esprit, écrit Miriam Milman*, spécialiste du sujet. Même si la raison impose une conclusion, il se crée une relation d’incertitude entre l’image et son spectateur qui rend la situation ambiguë et fascinante.»
Ni réaliste, ni hyperréaliste, ni même aussi près de la vérité que peut l’être la photographie, le trompe-l’œil suscite ainsi un trouble car il relève en réalité du domaine de la fiction. De fait, le regardeur n’est jamais totalement trompé par l’image, il se laisse plutôt duper par l’artiste, juste pour le plaisir de la délectation esthétique et le jeu du décryptage d’un sens caché.(…) Il fut magnifié par quelques stars (Cornelis Norbertus Gijsbrechts au XVIIe siècle, Louis Léopold Boilly au XIXe…) qui s’en firent une vraie spécialité, avec succès, mais fut dénigré ensuite par les modernes, car jugé décoratif et superficiel. Certains farceurs ont malgré tout perpétué la tradition, non sans esprit moqueur.
Des détails malicieux des tableaux de Louis Léopold Boilly aux tables abandonnées de Daniel Spoerri en passant par les pièges de Dabos, nous sommes invités à regarder au-delà de la surface, à questionner ce que nous voyons, et à apprécier la subtile nuance entre l’impression et la vérité. L’expérience se termine, mais la question persiste : où s’arrête l’illusion et où commence la réalité ?
https://www.arts-in-the-city.com/
*Miriam Milman : le Trompe-l’œil : Réalité ? Illusion ? Virtuosité ?