Artemisia Gentileschi
Musée Jacquemart André du 14 février 2025 au 29 juin 2025Serge Legat
En savoir plusPersonnalité au destin hors norme, cette protagoniste de la peinture caravagesque est l’une des rares artistes femmes de l’époque moderne ayant connu de son vivant une gloire internationale et qui put vivre de sa peinture. À travers une quarantaine de tableaux, réunissant aussi bien des chefs-d’œuvre reconnus de l’artiste, des toiles d’attribution récente, ou des peintures rarement montrées en dehors de leur lieu de conservation habituel, cette exposition met en valeur le rôle d’Artemisia Gentileschi dans l’histoire de l’art du XVIIe siècle.
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Elle est née Artemisia Gentileschi, fille d’Orazio Gentileschi, l’un des plus grands peintres de la Rome baroque. À l’aube du XVIIe siècle en Italie, quand les femmes étaient mineures à vie, quand elles appartenaient à leur père, à leur mari, à leurs frères ou à leurs fils, Artemisia a brisé toutes les lois de la société en n’appartenant qu’à son art. En quête de sa propre gloire et de sa liberté, elle a travaillé pour des princes et des cardinaux, elle a gagné sa vie à la force de son pinceau, et construit son œuvre, inlassablement.
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Dès ses débuts, Artemisia fait preuve d’une capacité unique à saisir la psychologie de ses personnages, dans des compositions à la puissance explosive, qui contrastent avec l’élégance lyrique d’Orazio. La formation initiale avec son père Orazio, fondamentale pour comprendre son art, ainsi que l’impact fort de Caravage, sont mis en exergue dans l’exposition.
Il y a dans l’œuvre d’Artemisia Gentileschi le parfum de la colère, la rage et la théâtralité du Caravage. La comparaison avec le prince du clair-obscur s’arrête cependant ici. Exploratrice intrépide des passions humaines et chantre d’une humanité héroïque, cette artiste née dans la Rome mal famée du début du XVIIᵉ siècle forge son propre destin sur les cendres d’une tragédie.
« Je viens d’un monde où le poignard, le poison et le pinceau se rencontrent dans les mêmes mains »
Peintre pensionnée par Cosme II de Médicis, recherchée par les rois d’Espagne, de France ou d’Angleterre, Artemisia Gentileschi (1593-1656) fut fort célèbre en son temps. Le procès, qu’elle gagna avec son père contre le peintre Agostino Tassi, qui la viola lorsqu’elle avait 17 ans, en fait aussi une héroïne du féminisme.
La profonde originalité de son œuvre, de son parcours et de son identité, demeurent encore aujourd’hui une source d’inspiration et de fascination. L’histoire d’Artemisia traverse les siècles, et la lecture que l’on peut faire de son œuvre – reflet de son vécu et de sa résilience – s’avère intemporelle et universelle.
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