Foujita, les années folles (1913-1931)
Exposition au musée Maillol du 7 mars au 15 juillet 2018 Lien vers le site webpar Jérôme Buisson, Enseignant en histoire de l’art et histoire des idées au sein d’universités françaises et américaines.
En savoir plus« Sa coupe au bol, ses lunettes rondes, son anneau à l’oreille, ses débardeurs… C’est l’image qui reste du peintre Foujita, arrivé en 1913 dans un Paris en pleine effervescence artistique, tout juste sorti de l’école des beaux-arts de Tokyo. Tsuguharu Foujita a 27 ans et ses amis auront bientôt pour noms Soutine ou Modigliani.
«Foujita a joué de son image et gardé celle d’un dandy. Cela a pris le pas sur son œuvre », regrette Anne Le Diberder, Co-commissaire de l’exposition qui se veut une redécouverte du peintre grâce à des œuvres issues de collections majoritairement privées, rarement voire jamais montrées, pour le cinquantenaire de sa mort. »
« Le Musée Maillol le ravive tout entier, avec ses frasques et ses malices, bien sûr (visibles dans des films qu’il a lui-même tournés, des documentaires et une belle série de photos d’André Kertész). Mais surtout avec ses œuvres. »
« Cette belle exposition(…) revient sur l’activité artistique du peintre japonais à Montparnasse de 1913 à 1931, lui qui a quitté son Japon natal pour expérimenter les grands courants modernistes (le Cubisme, le Dadaïsme, l’Expressionisme) à Paris.
(…)Entouré par les plus grands artistes de son temps – Picasso, Modigliani, Brancusi, Zadkine et Soutine – Foujita va s’essayer à plein de techniques différentes pendant quelques années, avant de décider de cultiver sa singularité, venant de ses deux origines (franco-japonaise), mêlant les techniques acquises lors de ses études aux Beaux-Arts de Tokyo au style de l’Ecole de Paris. »
« Ses œuvres étonnent par la variété de leur facture, la diversité de leurs formats de la miniature à la chapelle ou au meuble Art déco, la délicatesse d’un trait calligraphique sur fond ivoire ou à l’inverse la rugosité d’une brosse expressionniste à la Soutine. »
« En 1929, au sommet de son excentricité créative, il confiait : “seule la force de l’art peut dépasser les frontières et les barrières raciales pour pénétrer le cœur de l’homme. Dans l’amitié entre deux pays, le plus utile des échanges est celui de l’artiste. Voilà pourquoi j’ai travaillé tous les jours de ma vie même si les gens ont tendance à dire : mais ce n’est seulement qu’un peintre“. C’est aussi cette foi absolue dans la capacité unique de l’art de briser les lignes de séparation entre les cultures visuelles et artistiques qui émeut dans cette exposition d’un peintre un peu oublié ; un peintre dont l’élégance du trait a résisté à l’ambiance de ses années folles. »