Degas à l’Opéra
Exposition au Musée d'Orsay du 24 septembre 2019 au 19 janvier 2020par Karin de Cassini,
Conférencière nationale, diplômée d’Etat.
«Degas a fait de l’Opéra le point central de ses travaux, sa « chambre à lui ». Il en explore les divers espaces (salle et scène, loges, foyer, salles de danse), s’attache à ceux qui les peuplent, danseuses, chanteurs, musiciens de l’orchestre, spectateurs, abonnés en habit noir hantant les coulisses.
Cet univers clos est un microcosme aux infinies possibilités et permet toutes les expérimentations : multiplicité des points de vue, contraste des éclairages, étude du mouvement et de la vérité du geste. Aucune exposition jusqu’ici n’a envisagé l’Opéra globalement, étudiant tout à la fois le lien passionné que Degas avait avec cette maison, ses goûts musicaux, mais aussi les infinies ressources de cette merveilleuse « boîte à outils ».À travers l’œuvre d’un immense artiste, le portrait de l’Opéra de Paris au XIXe siècle.
Cette exposition est organisée par le musée d’Orsay et la National Gallery of Art de Washington. »
« L’opéra, théâtre total, à l’époque de Wagner, Verdi, Gounod, Massenet, compose un réservoir pour celui qui a révolutionné la peinture en la menant vers le cinéma et la photo. Degas y expérimente la multiplicité des points de vue, des cadrages audacieux (perspectives contournées, vues plongeantes…), le contraste des éclairages, les effets inédits de la couleur et du trait, l’étude à la fois analytique et synthétique du mouvement et de la vérité du geste. C’est aussi (…) l’acuité d’un regard qui pense : l’opéra est un lieu de spectacle et comme chez Balzac, l’endroit des situations et des relations humaines, inouïes, à la fois scandaleuses et fascinantes.
Psychologique, psychiatre même, Degas décrypte les apparences en une vision balzacienne : il réalise entre 1876 et 1877, la série sur le thème du Maître de ballet, puis son premier monotype, La petite Danseuse de 14 ans, de 1881, qui deviendra une statue, aussi réaliste que scandaleuse.
« L’engouement de Degas pour les danseuses révèle une obsession pour l’univers féminin qui croît avec l’âge et que partage sans doute la société de l’époque (…) Dans ses études au pastel et à la cire, il approfondit ses recherches sur leurs mouvements, privilégiant les lieux où, comme les salles de répétition et les loges, il peut observer leur vie quotidienne.
Dans un souhait de sublimer la danseuse et la mettre en lumière, les hommes sont délibérément relégués au second plan. Les seuls hommes représentés dans les œuvres du peintre sont les maîtres de ballet. Contrairement aux moralistes de l’époque qui estiment que toutes les danseuses sont des femmes de petite vertu, Degas voue un profond respect aux danseuses de l’Opéra de Paris avec qui il noue des relations d’estime et d’amitié réciproque. »
https://parissecret.com/echappee-belle-boheme-champagne-et-rencontres-chez-gipsy
BIBLIOGRAPHIE :