Bacon en toutes lettres
Exposition au Centre Pompidou 11 septembre 2019 au 20 janvier 2020par Christian Monjou,
Ancien professeur de Khâgne au Lycée Henri IV.
Ancien chargé de cours à l’agrégation ENS Ulm.
« Comment imaginer la vie sans la littérature ? Sans les livres ? C’est une source fabuleuse, un puits pour l’imaginaire », s’enflamme Francis Bacon (1909-1992), lors d’un entretien de 1979 avec le critique d’art Franck Maubert. Et pour cause ! La bibliothèque du peintre regroupe plus de 1300 publications…
« Bacon était un lecteur avide, passionné, lisant à peu près tout et n’importe quoi », confirme Didier Ottinger, homme-orchestre de l’exposition événement au Centre Pompidou, qui décrypte l’influence de la littérature sur l’œuvre de l’artiste. Un angle inédit que le commissaire a choisi de circonscrire aux vingt dernières années de sa vie.
Le Centre Pompidou a réuni une soixantaine d’œuvres majeures de Bacon, dont douze triptyques, qui se déploient sur un circuit ultra-sobre aux cartels minimalistes.
Didier Ottinger veut privilégier la perception émotionnelle chez les visiteurs, à l’instar de Bacon qui prétendait adresser sa peinture au « système nerveux » du spectateur. Ponctuant le parcours, six salles diffusent des extraits de textes puisés dans la bibliothèque de l’artiste, enregistrés par des comédiens: Mathieu Amalric, Carlo Brandt, André Wilms…
Sont ainsi mis en résonance avec les tableaux les mots d’Eschyle, Nietzsche, Eliot, Bataille, Conrad et Leiris, qui « partagent, avec le peintre, un univers poétique, une vision amoraliste du monde ».
https://www.lexpress.fr/culture/art/francis-bacon-de-lettres-et-de-sang_2097784.html
« Parmi les œuvres phares de l’exposition, il y a les 3 triptyques réalisés en mémoire de George Dyer, son compagnon qui s’est donné la mort dans un hôtel parisien en 1971, deux jours avant l’inauguration de sa rétrospective au Grand Palais. Ils sont là, comme un immense hommage du cœur, une trinité réunie dans une même salle, c’est inédit. Une exposition sensationnelle, au sens propre comme au figuré. »
« À l’issue de l’exposition, Bacon lui-même nous livre les clés.
Dans une interview filmée, s’il reconnaît qu’à la lecture de certains grands textes, des images, comme des flashs, lui viennent, jamais il ne s’en sert pour illustrer ou interpréter. Il ne garde de ses lectures que la sensation qu’elles lui procurent(…) Bacon est un mystérieux alchimiste et entend le rester »
http://www.lavie.fr/culture/expos/un-bacon-sublime-mais-pour-inities-09-10-2019-100882_33.php
BIBLIOGRAPHIE :