Les Tudors
Exposition au Musée du Luxembourg du 18 mars 2015 au 19 juillet 2015par M. Christian Monjou, Ancien professeur de Khâgne au lycée Henri IV et chargé de cours à l’agrégation ENS Ulm.
En savoir plus… «Pour la première fois en France, une exposition est consacrée aux Tudors, cette dynastie qui a régné sur l’Angleterre entre 1485 et 1603. Elle met à l’honneur les portraits qui dévoilent leur vrai visage et leur habileté à construire une image à la hauteur de leurs ambitions.
De toutes les dynasties d’Angleterre, celle des Tudors, demeure certainement l’une des plus populaires, et cela certainement en grande partie par le fait que son fondateur, le jeune Henri VII, il a alors 28 ans, su mettre fin à la guerre civile, que l’on nomma la Guerre des Deux Roses, par la bataille de Bosworth.
Au-delà des légendes inspirées en grande partie par leur vie privée, ces familles royales d’origine galloise ont profondément marqué l’histoire de leur royaume.
Au plan politique, l’Angleterre prenait alors en Europe un rôle stratégique, devenant sous Elisabeth une puissance militaire et maritime de tout premier plan. Sa rupture avec l’Église catholique lui conférait de surcroit une autonomie religieuse et une plus grande liberté de discours et d’action.
Cette exposition réunit les portraits des 5 Tudors les plus emblématiques. Henri VII (1457-1509, le fondateur de la lignée dynastique, mis en scène par Shakespeare dans Richard III) ; Henri VIII, 1491-1547, le roi aux 6 mariages (Catherine d’Aragon, Anne Boleyn, Jeanne Seymour, Anne de Clèves, Catherine Howard et Catherine Parr) ; Edouard VI (1537-1553, l’Enfant Roi) ; Marie I (1516-1558) ; Elisabeth I (1533-1603, la Reine Vierge).
Concernant les portraits présentés, vous remarquerez qu’un style proprement anglais apparait : alors que le visage est présenté assez sobrement, et peu expressif, costumes et bijoux paraissent donner tous leurs éclats à la splendeur et à la puissance des membres de la dynastie.
L’exposition évoque aussi les rapports qu’entretenaient la France et l’Angleterre au cours du XVIe siècle. Souvent tendus, entre conflits ouverts et recherche d’alliances, ils ont généré d’incessants échanges artistiques où le portrait, et la miniature en particulier, jouent un rôle essentiel. »…
Source : http://www.evous.fr/Mars-2015-
Entretien avec Charlotte Bolland, conservateur à la National Portrait Gallery (Lefigaro.fr du 13 03 2015)
… « Quel est le statut du portrait parmi les arts du XVIe siècle anglais?
Charlotte Bolland: Le XVIe siècle en Angleterre est, pour le portrait, un moment de transition: il a eu, jusqu’ici, une utilité essentiellement politique. Les portraits sont envoyés à travers l’Europe pour représenter les princes et les princesses à leurs éventuels prétendants. Ils sont de petit format, d’un style assez similaire, comme on peut le voir avec les portraits d’Henri VII et de Louis XII. Plus on avance dans le temps, et plus le portrait se répand, au-delà de l’image royale, dans toute la haute société anglaise. Il s’impose parmi les membres de la Cour, de la noblesse, des institutions civiques. Cela ne veut pas dire que le portrait royal ait perdu sa signification politique. Ainsi, après le divorce d’Henri VIII, alors que la figure même du roi était controversée, posséder un portrait de lui était un signe de loyauté que certains voulaient afficher. Plus tard, après sa mort, alors que régnaient Edouard VI puis Marie Ire, Elisabeth évita soigneusement de se faire portraiturer, pour ne pas donner l’impression qu’elle prétendait au trône et qu’elle était susceptible de comploter pour y parvenir. »
Source : http://www.lefigaro.fr/histoire/2015/03/13
Nous nous sommes posés la question de pourquoi Les Tudors et non Les Tudor, alors que la règle de grammaire stipule que l’on ne met pas de « s » aux noms propres ?
Oui mais voilà, Les Tudors font partie de l’exception qui confirme la règle.
« Les noms propres de personnes ne varient pas au pluriel.
Exceptions : Prennent un s dans l’écriture les noms de certains personnages célèbres de la Bible ou de l’Antiquité (qu’on est habitué à considérer ensemble) et de certaines familles, surtout régnantes, dont la gloire est ancienne : Les trois Maries, les deux Gracques, les Césars, les Bourbons, les Plantagenêts, les Stuarts et les Tudors (…)
(Source : Le Bon usage – Grammaire française, Maurice Grevisse XIIIe édition, 2004)… »
Source : http://museeduluxembourg.fr/actualite/pourquoi-les-tudors-et-pas-les-tudor