Sarah Bernhardt

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Figure emblématique du tournant des XIXe et XXe siècles, la « Divine » Sarah Bernhardt (1844-1923), actrice tout autant qu’artiste, fait l’objet d’une exposition tout à fait exceptionnelle au Petit Palais, le musée détenant l’un de ses plus beaux portraits peint par son ami Georges Clairin ainsi que plusieurs sculptures qu’elle a elle-même réalisées.

Sarah Bernhardt, la « grande Sarah » ne cesse de fasciner aujourd’hui encore. Disparue il y a tout juste cent ans, le 26 mars 1923, elle reste la plus célèbre actrice du théâtre français de son époque.

https://www.petitpalais.paris.fr/expositions/sarah-bernhardt

Tenter de s’approcher intimement de cette femme certes hors normes, mais humaine – et parfois seule, et assez souvent souffrante, inquiète, en proie à toutes sortes de doutes et de tourments (amoureux, amicaux, financiers…). Envisager la comédienne et la femme autrement, de manière plus complète, plus fine : voilà très exactement ce que permet la flânerie prolongée entre les 400 œuvres et objets personnels que les commissaires de l’exposition, dont on devine la passion gourmande et appliquée, ont mis plus de cinq années à rassembler.

https://www.marianne.net/culture/au-petit-palais-a-paris-sarah-bernhardt-en-toute-intimite

Elle fut première en tant de choses…

Première à utiliser un photographe, le grand Nadar (1820-1910), pour diffuser ses portraits dans le Tout-Paris mondain, Première à profiter de la publicité — poudre, savon, alcool —, à jouer les égéries de grands couturiers et à proposer des produits dérivés de ses spectacles. Première à jouer en travesti une dizaine de rôles masculins : de Lorenzaccio(1896) à L’Aiglon(1900) en passant par Hamlet(1899). Première à se lancer, dès 1880, dans les phénoménales et très lucratives tournées mondiales nécessaires à son fastueux train de vie

Première à y oser la chirurgie esthétique, à Chicago, à 67 ans ; Suzanne Noël, spécialiste des gueules cassées, la peaufinera à son retour en France… Première à s’engager publiquement : en créant une infirmerie au Théâtre de l’Odéon en 1870 lors du siège de Paris, en aidant la communarde Louise Michel à son retour du bagne, en s’opposant à l’exécution de l’anarchiste Auguste Vaillant, en défendant Dreyfus et en convainquant Émile Zola de s’engager pour lui, en suppliant le gouvernement américain lors de ses tournées d’entrer dans la Grande Guerre, puis en partant jouer sur le front pour soutenir les soldats. Première comédienne de théâtre, enfin, à se passionner pour le cinéma : elle s’éteindra en plein tournage de La Voyante,écrit par Sacha Guitry.

Se dépasser dans l’extrême : « Nous autres les vibrants, nous avons besoin de croire pour faire croire, confie-t-elle en 1884 à un journaliste . Notre vraie vie, c’est là-bas, dans le foyer incandescent de toutes les passions vécues ou rêvées. C’est le battement de cœur perpétuel… C’est la névrose enfin à son dernier degré. »

Avec une volonté de fer, une énergie d’enfer, un art de la communication proprement visionnaire. bien avant Madonna, Lady Gaga ou Beyoncé, Sarah Bernhardt s’est construite, inventée, starisée.

https://www.telerama.fr/sortir/sarah-bernhardt-tragedienne-en-majeste-au-petit-palais-7015147.php

A signaler

PODCAST              Interview de Cécilie Champy-Vinas, conservatrice en chef, directrice du musée Zadkine, et Co-commissaire de l’exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 13 avril 2023

https://francefineart.com/2023/04/14/3425_sarah-bernhardt_petit-palais/

LIVRES :               «  Sarah quand même » de Régine Dutambel aux éditions Actes Sud

« Scandaleuse Sarah » d’Elizabeth Gouslan, L’Archipel

FILM                      « Sarah Bernhardt, pionnière du show-business »  Documentaire d’Aurine Crémieux (France, 2022- HISTOIRE TV et ARTE.